
Ce qu’on entend par Goupil, le clown et le théâtre action...
Goupil, l’ancien nom du renard, est une des formes animales du « Trickster » (fripon), archétype mythique présent dans toutes les cultures. Il existe sous la figure du clown, ce sage fou, rusé et passeur entre les mondes… Audacieux et spontané, il propose un autre regard, miroir des absurdités de notre temps…
Goupil était le terme utilisé au Moyen-âge pour désigner le renard et le mot « renard » trouve son origine dans Le Roman de Renart. Cette œuvre médiévale, composée de courts écrits autonomes en vers, met en scène des animaux dont les principaux sont le loup Ysengrin et surtout le goupil Renart. Les auteurs en sont pour la plupart anonymes… D'après certaines interprétations, Renart représenterait le petit peuple, prêt à tous les coups pour survivre face à l'Ysengrin bourgeois, incarnant la classe dominante, incapable de nourrir les petites gens. La population du Moyen-âge étant majoritairement analphabète, ces histoires étaient racontées par les jongleurs et troubadours.
Le Roman de Renart a inspiré certains auteurs contemporains comme Carl Gustav Jung et l’anthropologue américain Paul Radin, qui furent intéressés notamment par la figure du goupil Renart ainsi que par le personnage de Till Eulenspiegel (Till L’Espiègle), saltimbanque de la littérature populaire du nord de l’Allemagne, comme modèles de ce qu’ils nommaient "Trickster" ou "fripon". Jung renvoie à un archétype universel présent en chacun de nous.[1]
Le fripon, farceur ou « trickster » est un personnage présent dans toutes les cultures et dans de nombreux mythes, à travers des figures diverses : bouffon, fou du roi, lutin, nomade, chamane, enfant terrible, clown… ou des rôles joués par des animaux : corneille, renard, coyote, … « Il s’agit d’un être fruste et rusé, plein d’innocence et de convoitise, qui enfreint toutes les règles, commet toutes les maladresses, déclenche toutes les catastrophes et tombe dans tous les pièges, y compris ceux qu’il a tendus lui-même. Le parcours du fripon est celui d’un apprentissage par l’absurde… »[2]
Florence Vinit, clowne et directrice psychosociale de l’association québécoise Jovia (Dr Clown et La belle visite), décrit très subtilement l’archétype du trickster et ses points communs avec le clown, particulièrement quand ce dernier intervient « hors-scène », dans le champ du social… « Son énergie est celle de l’enfant libre qui ne connaît pas de frein à sa spontanéité : loin de polariser les oppositions, le clown s’amuse à passer de l’une à l’autre, à réveiller la folie du sage ou la sagesse insoupçonnée du fou. »[3] Le clown-trickster joue aussi un rôle de passeur, de médiateur entre les mondes… « Archétype du paradoxe, il est à l’aise dans toutes les zones frontières. Il se tient sur la porte des mondes, construisant des lieux de passage là où le fossé semblait infranchissable ».3
La philosophie et les interventions de Goupil se fondent principalement sur cet archétype du « Trickster ». Spontané mais n’imposant rien, disponible à ce qui est et en relation constante avec l’autre, le clown offre un espace-temps potentiel où la personne rencontrée peut, si elle le souhaite, se (re)connecter à son propre pouvoir. Ce, tant au niveau psychocorporel que par rapport à son environnement social, culturel, voire politique. A la fois profond et léger, le clown-trickster se nourrit des contraires ; l’ombre comme la lumière font partie de son univers ludique…
Dans les couloirs de l’institution (maison de repos, hôpital ou centre de soins…), le clown, par sa seule présence décalée, incongrue, ouvre une brèche… Aventurier au sein d’un cadre hyper structuré, il est à la fois dissident et vulnérable… Par l’écoute, la relation et le jeu, il invite à prendre du recul et donne à la personne la possibilité de (re)prendre la parole.
Bien que la démarche puisse paraître différente, les ateliers de théâtre action, s’accordent à cette dynamique car ils permettent aux participants de prendre la parole, individuellement et collectivement. « Miroir théâtral » d’un enjeu de société, l’histoire créée ensemble amène une distanciation, une mise en questions de situations vécues et de la réalité sociopolitique qui les sous-tend.
Goupil, l’ancien nom du renard, est une des formes animales du « Trickster » (fripon), archétype mythique présent dans toutes les cultures. Il existe sous la figure du clown, ce sage fou, rusé et passeur entre les mondes… Audacieux et spontané, il propose un autre regard, miroir des absurdités de notre temps…
Goupil était le terme utilisé au Moyen-âge pour désigner le renard et le mot « renard » trouve son origine dans Le Roman de Renart. Cette œuvre médiévale, composée de courts écrits autonomes en vers, met en scène des animaux dont les principaux sont le loup Ysengrin et surtout le goupil Renart. Les auteurs en sont pour la plupart anonymes… D'après certaines interprétations, Renart représenterait le petit peuple, prêt à tous les coups pour survivre face à l'Ysengrin bourgeois, incarnant la classe dominante, incapable de nourrir les petites gens. La population du Moyen-âge étant majoritairement analphabète, ces histoires étaient racontées par les jongleurs et troubadours.
Le Roman de Renart a inspiré certains auteurs contemporains comme Carl Gustav Jung et l’anthropologue américain Paul Radin, qui furent intéressés notamment par la figure du goupil Renart ainsi que par le personnage de Till Eulenspiegel (Till L’Espiègle), saltimbanque de la littérature populaire du nord de l’Allemagne, comme modèles de ce qu’ils nommaient "Trickster" ou "fripon". Jung renvoie à un archétype universel présent en chacun de nous.[1]
Le fripon, farceur ou « trickster » est un personnage présent dans toutes les cultures et dans de nombreux mythes, à travers des figures diverses : bouffon, fou du roi, lutin, nomade, chamane, enfant terrible, clown… ou des rôles joués par des animaux : corneille, renard, coyote, … « Il s’agit d’un être fruste et rusé, plein d’innocence et de convoitise, qui enfreint toutes les règles, commet toutes les maladresses, déclenche toutes les catastrophes et tombe dans tous les pièges, y compris ceux qu’il a tendus lui-même. Le parcours du fripon est celui d’un apprentissage par l’absurde… »[2]
Florence Vinit, clowne et directrice psychosociale de l’association québécoise Jovia (Dr Clown et La belle visite), décrit très subtilement l’archétype du trickster et ses points communs avec le clown, particulièrement quand ce dernier intervient « hors-scène », dans le champ du social… « Son énergie est celle de l’enfant libre qui ne connaît pas de frein à sa spontanéité : loin de polariser les oppositions, le clown s’amuse à passer de l’une à l’autre, à réveiller la folie du sage ou la sagesse insoupçonnée du fou. »[3] Le clown-trickster joue aussi un rôle de passeur, de médiateur entre les mondes… « Archétype du paradoxe, il est à l’aise dans toutes les zones frontières. Il se tient sur la porte des mondes, construisant des lieux de passage là où le fossé semblait infranchissable ».3
La philosophie et les interventions de Goupil se fondent principalement sur cet archétype du « Trickster ». Spontané mais n’imposant rien, disponible à ce qui est et en relation constante avec l’autre, le clown offre un espace-temps potentiel où la personne rencontrée peut, si elle le souhaite, se (re)connecter à son propre pouvoir. Ce, tant au niveau psychocorporel que par rapport à son environnement social, culturel, voire politique. A la fois profond et léger, le clown-trickster se nourrit des contraires ; l’ombre comme la lumière font partie de son univers ludique…
Dans les couloirs de l’institution (maison de repos, hôpital ou centre de soins…), le clown, par sa seule présence décalée, incongrue, ouvre une brèche… Aventurier au sein d’un cadre hyper structuré, il est à la fois dissident et vulnérable… Par l’écoute, la relation et le jeu, il invite à prendre du recul et donne à la personne la possibilité de (re)prendre la parole.
Bien que la démarche puisse paraître différente, les ateliers de théâtre action, s’accordent à cette dynamique car ils permettent aux participants de prendre la parole, individuellement et collectivement. « Miroir théâtral » d’un enjeu de société, l’histoire créée ensemble amène une distanciation, une mise en questions de situations vécues et de la réalité sociopolitique qui les sous-tend.

En conclusion, Goupil s’inspire de l’archétype du « clown-trickster » pour nourrir sa réflexion et ses interventions, que ce soit via le clown ou le théâtre action.
Au dessus de nos têtes et à côté de nos cœurs, un « fripon » observe et titille innocemment nos contradictions. Entre nuages noirs et soleil ardent, il accroche un fil de sagesse…
Acrobate chaotique dans un monde parfois cyniquement ordonnancé, il nous rappelle que la vie surgit entre les lignes…
Comme le dit si bien Florence Vinit, « aurait-il dès lors quelque chose à dire sur notre capacité à être vivant, au-delà des réflexes d’adaptation et de soumission à notre environnement ? »³
Au dessus de nos têtes et à côté de nos cœurs, un « fripon » observe et titille innocemment nos contradictions. Entre nuages noirs et soleil ardent, il accroche un fil de sagesse…
Acrobate chaotique dans un monde parfois cyniquement ordonnancé, il nous rappelle que la vie surgit entre les lignes…
Comme le dit si bien Florence Vinit, « aurait-il dès lors quelque chose à dire sur notre capacité à être vivant, au-delà des réflexes d’adaptation et de soumission à notre environnement ? »³
[1] Lire Le Fripon divin : un mythe indien, Carl Gustav Yung, Charles Kerényi, Paul Radin, Ed. Georg – 1/5/1993
[2] Wikipedia, le fripon ou « trickster »
[3] Cahiers de l’idiotie n°3 : Le Clown : une utopie pour notre temps ?, sous la direction de Florence Vinit, en ligne http://www.cahiers-idiotie.org/numero3.html
[2] Wikipedia, le fripon ou « trickster »
[3] Cahiers de l’idiotie n°3 : Le Clown : une utopie pour notre temps ?, sous la direction de Florence Vinit, en ligne http://www.cahiers-idiotie.org/numero3.html